Je ne vais pas vous parler ici de la grande boucle, qui n’est d’ailleurs pas encore bouclée puisqu’il reste encore une grosse semaine de course, mais de celle du fonctionnement des marchés financiers, faits d’ascensions et descentes, pardon, de hauts et de bas. Fin avril / début mai, les marchés ont connu un fort mouvement baissier du aux craintes liées la Grèce et de façon plus général à l’endettement européen.
Un mouvement de repli d’une violence particulière, démarré en Europe, puis qui a fini par se répercuter sur les marchés américains, émaillés par l’emballement technique du 6 mai à Wall Street (qui avait cédé 10% en l’espace de quelques minutes sur des problèmes informatiques),. Au final, ce sont entre 15 et 20% qui se sont envolés sur les marchés à cette occasion.
Puis, petit à petit, grâce aux interventions politiques, grâce à certaines statistiques économiques rassurantes, mais grâce surtout à de bons résultats d’entreprises et des niveaux de valorisation attractifs, les marchés ont fini par se reprendre, non sans que de nouvelles secousses ne les refassent plonger, comme après les chiffres de l’emploi il y a un mois, dans une ambiance qui reste toujours très nerveuse.
C’est une de ces rechutes à laquelle nous avons assisté hier, mais qui mérite qu’on s’y attarde car son origine est pour le moins « amusante ». L’élément déclencheur a en effet été la publication d’un indice de confiance des ménages particulièrement décevant, avec surtout une chute de près de 10 pts, soit la plus violente depuis un certain 11 septembre 2001. Une chute imputée notamment à un violent recul de la perception des « conditions actuelles », victime d’une part de la dégradation du marché de l’emploi (à l’origine de la chute du mois dernier…), et d’autre part … de la baisse elle-même des marchés financiers !
La boucle est bouclée, la baisse des marchés financiers dégradant le moral des ménages, qui à son tour, fait plonger les marchés. Le cercle vicieux est en marche, avec des marchés dont la baisse se retrouve auto-entretenue, sans qu’aucun nouvel élément majeur ne soit intervenu. Tant que cette baisse du moral des ménages ne se répercute pas au niveau des entreprises, les marchés pourront se reprendre, mais il ne faudrait pas que cela dure trop, sous peine de voir les ménages modifier leur comportement et impacter à nouveau directement l’économie. Et qu’est-ce qui pourra refaire repartir le moral des ménages si les marchés restent sous pression ? Heureusement qu’il reste d’autres éléments favorables aux marchés financiers, comme les résultats des entreprises, les niveaux de valorisation, les perspectives mondiales, les liquidités en instance d’investissement et l’absence de réelle alternative d’investissement, sur lesquelles les investisseurs pourront s’appuyer lorsqu’ils auront décidé de refaire partir les marchés de l’avant…