Les liquidités : indispensables pour le trader comme pour l’investisseur

Cela fait longtemps que je n’ai plus pris le temps de vous proposer des articles généraux et destinés à vous aider dans votre apprentissage ou votre perfectionnement du trading ou de l’investissement. Aujourd’hui, j’aimerais revenir sur le sujet des liquidités.

Que ce soit dans mon activité de gestion sous mandat ou de trading, elles occupent une place particulièrement importante, pour ne pas dire indispensable.

Pourquoi ces liquidités sont-elles aussi importantes ?

Je commencerai ce week-end par la première raison (la suite dans la semaine ou au plus tard le week-end prochain en fonction de mon temps disponible). J’ai pris ici l’exemple d’un portefeuille classique action long (comprendre investi à la hausse, ce qui reste le plus naturel). Cet exemple reste naturellement valable pour un trader intraday ou swing qui jouerait à la hausse comme à la baisse : seules les unités de temps changeant.

La première raison donc tient dans l’incertitude des marchés. Aucune tendance ou évolution du marché quelle qu’elle soit n’est garantie : même (surtout?) lorsque tous les voyants sont au vert, les marchés peuvent se retourner brutalement. Et même la meilleure analyse technique ne parviendra jamais à anticiper systématiquement le comportement du marché.

Dans une phase de repli surprise par exemple, les liquidités vont vous permettre d’une part de voir votre portefeuille limiter son repli par rapport au marché sans effort particulier de votre part, mais également de profiter des opportunités liées au repli. Vous serez alors en mesure de profiter au mieux du rebond qui suivra. La différence est donc double.

Un petit exemple pour que ce soit plus clair. J’ai un portefeuille de 10.000 euros, et le marché plonge de 20%, avant de revenir à son point de départ par la suite.

Si je suis investi à 100% ou presque, mon compte va subir la chute et se retrouver plus ou moins à 8000 euros, même si j’aurais peut être réussi à sauver un peu les meubles en coupant quelques positions (encore faut-il savoir à l’avance que le repli va être important, et être assez réactif, les replis étant généralement bien plus violents que les hausses). Et avec le rebond qui suivra, toujours de façon relativement passive, mon compte devrait revenir à 10.000, si je n’ai pas été tenté de sortir quelques positions en cours de rebond après la frayeur de la chute…

Bref, au final et au mieux, je ne devrais pas avoir perdu grand chose.

Si maintenant je suis investi à 70%, en investissant seulement 10% à -10% de repli et 10% supplémentaires à 20% de repli (je garde 10% de liquidités, car on ne sait a priori pas si la chute ne va pas continuer)

Mon compte va évoluer comme suit :

Départ 10.000

-10% sur 7000 investis = 6300 + cash 3000 = 9300

J’investis alors 1000 supplémentaires :

-10% suppl. sur 7300 investis = 6570 + cash 2000) = 8570.

Si j’avais été investi à 100%, mon compte serait tombé à 8000, soit 570 de moins (et donc 40 % de perte supplémentaire).

J’investis à nouveau 1000 supplémentaires.

Maintenant, le marché remonte de 25% (eh oui, pour un retour au point de départ après une chute de 20%, il faut un rebond de 25%…) :

25% sur 7570 investis = 9460 + cash 1000 = 10460, soit 4.6% de progression, en jouant seulement avec une partie relativement restreinte de liquidités.

Ce n’est bien sûr pas une performance extraordinaire, mais toutes les liquidités n’ont pas été réinvesties, tandis que dans le cash d’un portefeuille investi à 100%, il n’est pas dit que vous n’ayez pas été tenté de couper quelques positions.

Et si vous répétez l’opération à plusieurs reprises dans l’année, l’écart à la fin peut être conséquent, d’autant, que, ne l’oublions pas, les marchés ne sont en tendance que 30% du temps environ (ce qui fait encore moins pour les seules tendances haussières). Le reste du temps (70%), ils oscillent sans tendance. Entre ces périodes neutres, et les phases baissières, on comprend vite que le cash nous sera profitable la majorité du temps.

Alors bien sûr, en cas de longue tendance haussière, votre portefeuille aura sûrement plus de mal à suivre le marché. Mais vos liquidités vous permettront de profiter quand même des opportunités CT qui se présentent et donc de compenser le manque à gagner (une partie de votre cash doit être utilisé à beaucoup plus court terme, sur des replis plus réduits ou de brèves phases d’accélération haussière, voire même en intraday, histoire de concrétiser régulièrement des bénéfices et lisser vos performances).

Quoiqu’il en soit, on ne peut pas tout en avoir entre performance maximale et protection de votre capital dans une certaine mesure.

Je terminerai pour aujourd’hui par un petit mot pour les traders qui utilisent des produits à effet de levier : une mauvaise utilisation des liquidités peut vite mener à la catastrophe.  En effet, si dans mon exemple, on peut imaginer que l’investisseur pouvait toujours faire le dos rond et laisser passer l’orage, les traders sur produits à effet de levier risquent de se retrouver contraints de vendre par manque de couverture, et ceci en général au plus mauvais moment… Garder suffisamment de cash dans un tel cas de figure est donc primordial pour la survie de votre compte de trading.

Nous verrons la prochaine fois qu’il y a même encore d’autres avantages à conserver du cash (et qui n’est pas des moindres), en trading comme en investissement. D’ici là, je vous souhaite un bon we.

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