Cette semaine, j’aimerais aborder un sujet récurrent, appliqué à la configuration actuelle du marché : le consensus et le comportement des investisseurs qui en découle.
Fin février/début mars, la violente chute des marchés a fait peur et a laissé quelques traces chez ceux qui n’avaient pas pris leurs bénéfices à temps. Du coup, lors du rebond qui a suivi, quasiment tout aussi rapide, l’erreur a été réparée, et beaucoup ont réduit leur exposition aux marchés.
En dépassant ses plus hauts de février, un peu à la surprise générale tant les raisons de la chute n’avaient pu disparaître comme cela, le marché a pris bon nombre d’investisseurs à contre-pied. Depuis, le CAC a rejoint les 5900/6000, niveau donné par la plupart des analystes comme objectif pour cette année 2007. Et sans parler de l’analyse graphique, et la forme prise par ce rebond.
Beaucoup d’éléments donc pouvant raisonnablement faire penser qu’un plus haut au moins temporaire des marchés allait être réalisé. Et l’on pourrait rajouter à ce tableau l’approche du mois de mai, qui avait vu la chute appuyée de l’année dernière, qui avait vu le CAC perdre une quinzaine de pour-cents en un bon mois.
Bref, de quoi susciter un certain consensus chez les investisseurs pour un sommet de marché à l’approche des 5900/6000, et surtout son anticipation. Et lorsqu’il y a consensus, ce n’est jamais très favorable pour que le scénario envisagé se produise. Après les craintes de février/mars, qui ont du rappeler la chute du printemps dernier, beaucoup, pour ne pas dire une majorité, ont donc pris leurs précautions, en vendant les positions bénéficiaires, voire en prenant des positions baissières. Et alors que ces ventes ont été particulièrement bien absorbées par le marché, face a des liquidités toujours abondantes et de nombreuses opérations de fusions et acquisitions, ces investisseurs sont devenus spectateurs. Et lorsqu’il n’y a plus de vendeurs… le marché monte.
Bientôt, lassés de voir le marché monter, ces investisseurs risquent même de retourner leur veste, entretenant la hausse, jusqu’à sans doute que le consensus ne devienne haussier…