Vers un rallye de fin d’année pour terminer 2016 dans le vert ?

Alors, aurons nous droit au fameux rallye de fin d’année ? Avant de chercher à répondre à cette question, notons que 2016 a été très particulière sur de nombreux aspects. Premièrement, c’est la première fois dans l’histoire de la bourse de Paris que le CAC 40 n’a pour l’instant jamais été une seule minute en territoire positif depuis le 31/12/15.

Deuxièmement, que dire du fait que la totalité des prévisions ou presque ont été contredites les unes après les autres ? Dès les premiers mois de 2016, les prévisions de fin 2015 étaient déjà pour la plupart invalidées. Mais on mentionnera bien entendu le Brexit, l’élection de Trump, mais également les réactions de marché à ces évènements inattendus.

Enfin, en termes de saisonnalité, on notera que rien ne s’est passé comme d’habitude. Traditionnellement positif, le début d’année a été particulièrement difficile. Le fameux « Sell in May » n’aura pas donné grand chose, sauf pour ceux qui auront eu l’audace et la réactivité de racheter lors du trou d’air du Brexit. Quant à l’été, traditionnellement compliqué, il aura été calme et positif, tandis que les mois de septembre et octobre, réputés comme difficiles, auront également vu le marché bien se tenir.

Est-ce à dire que nous n’aurons pas droit à notre fameux et traditionnel rallye de fin d’année ?

Si l’on en croit les éléments ci-dessus, on peut en tout cas le penser. Graphiquement par contre, le marché parisien semble vraiment vouloir pousser vers le haut, et pourrait être attiré par le gap du 04/01 et celui du 31/12.

Mais qu’en disent les statistiques ?

Comme vu les années précédentes, si on considère ce fameux rallye sur le mois de décembre dans son entier, il est difficile d’obtenir des statistiques parlantes. Mais lorsqu’on se focalise sur la deuxième quinzaine de décembre, alors nous avons des éléments réellement exploitables, avec un réel avantage statistique.

Pour ceux qui découvriraient cette analyse pour la première fois, quelques petits rappels s’imposent toutefois.

Dans cette étude, j’ai en effet tout d’abord considéré les évolutions du marché sur l’ensemble du mois de décembre, puis sur la seule deuxième quinzaine, en regardant à chaque fois si nous avions enregistré ou non une hausse.

Quant à la notion de rallye en tant que telle, finalement un peu secondaire (puisque ce qui nous intéresse a priori est bien de savoir si le marché monte ou baisse), je l’ai rapprochée de la notion de régularité et d’intensité dans le mouvement généré tout au long du mois, puisque c’est ainsi que la majorité l’entend. Ces dernières notions restent quoiqu’il en soit très corrélées à la notion de hausse, puisqu’une seule année a vu une hausse sur décembre mais n’a pas été qualifiée de rallye. Il s’agit de l’année 2010. Tout ceci se retrouve dans mes statistiques ci-dessous.

Regardons maintenant les graphiques reprenant chacune des 28 années depuis la création du CAC. Il s’agit jusqu’en 2011 de graphiques en vue hebdomadaire, le mois de décembre étant encadré en fushia. A partir de 2012, j’ai décidé de passer en bougies journalières (vous pouvez cliquer sur les graphiques pour les agrandir).

A noter que je n’ai mis un Oui (O) au niveau des hausses uniquement lorsque ces dernières étaient un minimum conséquentes. Ainsi, le CAC ayant gagné 0.16% en décembre 2011, je n’ai pas considéré cela comme une hausse.

Voici donc ce que cela donne, avec en dessous un tableau récapitulatif des résultats obtenus.

rallyes9rallyeRallyes4

En synthèse, voici ce que cela donne :

CAC Hausse sur le mois Hausse sur la 2ème quinzaine Rallye de fin d’année
17 années de hausse 11 (65%) 16 (94%) 11 (65%)
5 années stables (-5/+5) 1 (20%) 3 (60%) 0 (0%)
6 années de baisse 0 (0%) 2 (33%) 0 (0%)

S’il existe donc un résultat particulièrement intéressant, c’est avant tout celui de la hausse sur la 2ème quinzaine de décembre. Mais attention, essentiellement les années où le CAC enregistre une hausse.

Or pour l’instant, et sauf à ce que le mois de décembre se montre particulièrement haussier, il y a peu de chances que nous puissions considérer 2016 comme une année haussière (c’est à dire avec une progression de plus de 5%).

Sachant que nous avons toutes les chances de nous situer dans une année stable (-5%/+5%), voire baissière, il est donc difficile d’en tirer quelque conclusion que ce soit. Certes, on pourrait considérer que nous avons 60% de chances d’avoir malgré tout une hausse sur la 2ème quinzaine de décembre, mais le nombre d’occurrences est trop faible pour que nous puissions réellement en tenir compte.

La seule chose que je souhaiterais relever, c’est que ces trois dernières années, nous avons eu un comportement du CAC très similaire, avec une baisse marquée sur la première quinzaine de décembre, suivi d’un rebond sur la deuxième quinzaine, même si l’année 2015 s’est montrée moins vigoureuse sur ce point là.

Aurons-nous droit au même scénario ce mois-ci ? Le calendrier pourrait en tout cas se montrer favorable, avec le référendum italien et les élections autrichiennes ce week-end, qui pourraient amener quelques craintes et incertitudes, et la réunion de la FED mi-décembre, au cours de laquelle une hausse des taux ne fait pas grand doute, et avec donc de possibles achats sur la nouvelle. Mais entre la « logique » et la réalité…

Et puis comme vue lors de mes analyses techniques quotidiennes de clôture, et compte tenu du double range au sein duquel nous évoluons depuis quelques semaines/mois, on ne peut exclure que le ressort se détende d’un coup, et propulse le CAC… dans un sens ou dans l’autre. Prudence donc.

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