Rumeurs et délits d’initiés

Les OPA, OPE et autres LBO sont à la mode. Les opérations de fusions et acquisitions se multiplient ces derniers temps, animant et soutenant fortement les marchés. Avec elles, de nombreuses rumeurs, plus ou moins fondées, se font jour régulièrement, provoquant envolées des cours, spéculations, parfois même suspensions de cotations, avant que parfois, le soufflé ne retombe… jusqu’à la prochaine rumeur.

Délits d’initiés, manipulations de cours ? De plus en plus, on voit paraître sur tous les médias spécialisés des « informations », faisant état, « de source proche du dossier », que telle ou telle société « aurait été approchée par un fond ou une autre société », en vue d’un LBO ou d’une OPA. Et une fois l’information sortie, le tour est joué : comment parler de délit d’initié ou manipulation de cours, puisque « l’information » étant à disposition de tous, tout un chacun peut s’y appuyer pour justifier ses prises de positions.

Mais que fait la police ? Ou plus exactement l’AMF (Autorité des Marchés Financiers, le gendarme de la bourse) ? Comment autoriser de telles informations, aussi peu précises et au conditionnel ? On pourrait reprendre le sketch de Coluche : « Quand on n’en sait pas plus que ça… on ferme sa… », mais le problème est que les auteurs de ces articles en savent souvent bien plus. Il devrait donc être interdit de publier des informations de la sorte : soit le journaliste cite ses sources « proches du dossier » de manière explicite et vérifiable, soit il devrait être susceptible de complicité de fausse information ou délit d’initié selon le cas.

Et qui d’autre mieux que l’AMF pourrait légiférer dans le domaine ? Cela n’éviterait sans doute pas tous les délits d’initiés, mais cela permettrait sans doute de mieux pouvoir les combattre, en identifiant les volumes anormaux précédent une offre par exemple.

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