Confier la gestion de ses avoirs à un professionnel (suite et fin)

Après avoir fait une comparaison entre l’investissement en titres vifs et via des fonds et autres OPCVM, nous avons vu il y a quelques jours quel cadre choisir entre un compte titre, un PEA ou une assurance vie.

Nous allons aujourd’hui voir comment choisir son intermédiaire et la formule de gestion la plus adaptée à son profil. Lire la suite...

Les différents intermédiaires

Avant de passer en revue les différentes formules de gestion – conseillée, déléguée ou sous mandat – nous allons faire un petit tour d’horizon des intermédiaires à votre disposition.

Ces intermédiaires sont les établissements auprès desquels vous allez ouvrir un compte, et qui s’occuperont de vos avoirs. Si la solidité financière de l’établissement auquel vous allez confier vos fonds a bien sûr son importance, il est relativement difficile de savoir quelle est la réelle santé de chaque société. Vous pouvez bien sûr passer des nuits à éplucher leurs comptes, mais confier ses avoirs en gestion étant avant tout une question de confiance, avouez que cela commence mal si vous avez des doutes 🙂 Dites-vous que nous sommes a priori mieux lotis et protégés en France, mais si vous êtes du style stressé, rien ne vous empêche de respecter quelques règles de base.

La première est la diversification. Mais attention de ne paniquer pour rien, comme d’ouvrir 10 comptes chez 10 intermédiaires différents. En effet, la garantie de vos fonds en cas de défaillance de votre intermédiaire est à 70.000 euros, ce qui  est déjà relativement conséquent. Mais avoir deux ou trois intermédiaires peut être intéressant, pour faire jouer la concurrence ou tout simplement profiter des avantages de l’un ou de l’autre.

La seconde est de bien différencier investissements en titres vifs et investissements en fonds. En effet, si vous investissez en titres vifs, ces derniers seront déposés à votre nom auprès d’un dépositaire, alors qu’ils le seront au nom de la société de gestion ou de la banque s’il s’agit d’un fond. En cas de défaillance de votre intermédiaire, vous êtes donc a priori bien mieux protégé en cas d’investissement en titres vifs, puisque vous restez propriétaire de vos titres.

Mais votre choix ne doit pas se limiter à regarder la solidité financière, critère auquel vous n’auriez d’ailleurs sans doute même pas pensé il y a encore quelques mois de cela. Ce choix sera bien sûr guidé en partie par le mode de gestion que vous retiendrez, car chaque intermédiaire ne propose pas forcément tout, mais il devra également être guidé par le type de relation que vous recherchez avec votre intermédiaire.

Si vous privilégiez la relation avec votre gestionnaire et la stabilité de votre interlocuteur, si vous recherchez une relation privilégiée, ou une gestion sur-mesure, c’est clairement vers une société spécialisée, société de gestion ou société de bourse qu’il vous faudra vous tourner.

Si vous privilégiez la commodité, la proximité, et peut-être le côté rassurant d’une grande banque ou société d’assurance, alors vous vous tournerez plutôt vers votre banque ou votre assureur.

Gestion déléguée, sous mandat ou gestion conseillée

Enfin, votre choix sera bien entendu guidé par la formule de gestion qui vous convient le mieux. La formule la plus classique est la délégation totale de la gestion de vos avoirs, avec toutefois une nuance entre un placement en fonds d’investissements et un placement en titres vifs. On parle alors de gestion déléguée et de gestion sous mandat.

Dans le premier cas (gestion déléguée), si la délégation de gestion est totale à l’intérieur même du fond, il vous faut en général choisir le ou les fonds dans lesquels vous allez investir. Vous pourrez bien entendu vous faire aider dans cette tâche (on est alors là plutôt dans de la gestion conseillée), et je vous suggère à ce sujet de solliciter des entrevues annuelles avec votre conseiller pour évaluer l’opportunité d’effectuer des arbitrages et réorientations de votre portefeuille. Attention tout de même à l’objectivité de ce dernier, qui aura tendance à vous proposer des placements maison.

En conclusion, derrière une apparence de gestion déléguée, l’investissement via des fonds mêle en fait souvent gestion déléguée et gestion conseillée.

Dans le second cas, celui d’un investissement en titres vifs, et lorsque la délégation est totale, on parle de gestion sous mandat. Le mandat est un contrat tripartite, signé entre vous, votre gestionnaire, et la société de gestion dépositaire des avoirs. Ce contrat défini le cadre de la gestion, ses éventuelles limites, la tarification, les modalités d’information, etc… Elle donne la main au gérant pour effectuer toutes les opérations d’investissements qu’il juge nécessaire dans le respect des clauses définies dans le contrat. Le compte reste par contre à votre nom, et vous y avez accès en consultation.

Mais si vous souhaitez garder une part de contrôle sur vos investissements, vous pouvez passer par de la gestion conseillée. Comme son nom l’indique, le professionnel à vos côtés va vous orienter, vous guider et vous proposer des placements et titres en fonction de votre profil, de votre aversion au risque et autres critères que vous aurez défini ensemble. Son rôle se limite par contre au conseil. C’est à vous qu’il incombe de prendre la décision finale d’investissement. Cette formule peut-être intéressante si vous souhaitez vous initier à l’investissement financier, ou si vous vous intéressez de près au domaine sans forcément avoir le temps ou les compétences pour effectuer tout le travail de sélection en amont. Attention, elle n’est par contre que peu adaptée à une gestion active, compte tenu du délai nécessaire entre le travail de conseil et la décision finale. Si c’est pour solliciter votre conseiller tous les jours, cela risque de finir par vous coûter cher 🙂

Un petit mot pour terminer sur le cas de l’assurance vie, avant de faire une petite synthèse des trois articles sur le sujet. Le cas de l’assurance vie est en effet un peu à part, puisque vous avez là bien moins de latitudes sur les formules possibles, que vous passiez via un investissement en fonds (appelés unités de compte) ou via un investissement en titres vifs. Si vous pouvez toujours bien sûr décider d’arbitrages entre placements, vous ne pouvez pas avoir la main directement sur la gestion, qui reste l’affaire de l’intermédiaire avec qui vous traitez. Les avantages fiscaux ne se font donc pas sans contrepartie…

La synthèse

En résumé, voici repris ci-dessous les tableaux proposés lors de notre premier article, et qui nous l’espérons vous aideront à y voir un peu plus clair. N’hésitez pas à nous contacter pour plus de détails, renseignements ou conseils.

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