Faut-il craindre un point haut majeur sur le CAC 40 ?

L’étude statistique sur le fameux rallye de fin d’année que je vous avais proposée en décembre dernier avait rencontré un vif succès. Si je ne suis pas un inconditionnel de ce type d’approches pour orienter mes investissements sur les marchés, force est de constater qu’il existe une certaine saisonnalité dans l’évolution de ces derniers. Pourquoi donc en faire totalement abstraction ?

L’anniversaire hier du point bas de la chute 2007/2009, et le risque graphique de matérialisation d’un point haut aux niveaux actuels sont l’occasion en tout cas idéale pour jeter un oeil sur la configuration mensuelle du CAC, pour rechercher une saisonnalité éventuelle dans la formation de points hauts et points bas. Le point bas de la chute consécutive à l’éclatement de la bulle internet n’avait-il pas eu lieu lui aussi au mois de mars ?

CAC-100310-MensSi cette étude ne peut pas être considérée comme aussi fiable que celle sur le rallye de fin d’année, en raison d’un nombre d’occurrences inférieur, l’analyse du graphique ci-joint n’est en tout cas pas dénuée d’intérêt. Y sont cerclés de bleu et de rose les différents points hauts et points bas retenus pour notre étude.

Ces points ont été sélectionnés selon un critère à la fois simple et arbitraire : pour être considéré comme point haut, un point du graphique doit avoir été précédé d’une hausse d’au moins 15 à 20%, et avoir été suivi d’une rechute d’au moins 15 à 20% également. De même, pour pouvoir considérer qu’un point du graphique est un point bas, il doit avoir été précédé d’une chute d’au moins 15 à 20%, et avoir été suivi d’un rebond d’au moins 15 à 20%.

Avec de tels critères, nous avons obtenu 12 points hauts et 12 points bas remarquables depuis l’origine du CAC, qui se répartissent comme suit dans le tableau ci-dessous. L’année a été présentée de décembre à novembre pour une meilleure lisibilité des résultats.

HautBasCAC

Et là, force est de constater que l’on retrouve bien une certaine saisonnalité!

Concernant les points hauts, la période phare correspond au mois de mai (« Sell in may and go away » dit le dicton), avec 6 occurrences sur 12, sachant que le sommet intervenu en juin est celui de 2007 … survenu le 1er juin! On peut donc considérer que 58% des sommets majeurs sur le CAC ont eu lieu en Mai.

Une zone que nous avons élargie entre avril et juillet, pour mieux respecter ce que nous donne la vision du graphique.

La seconde période un tant soit peu remarquable est la période de décembre à février, avec 3 occurrences.

Un seul sommet « sort » de ce spectre : il s’agit de celui de septembre 2000, au plus haut de la bulle internet. Un sommet loin d’être anecdotique, mais qui n’avait dépassé que de 2.4% celui intervenu au mois de juin précédent…

Concernant les points bas, le spectre obtenu est là aussi particulièrement intéressant, avec deux mois phares : les mois de mars (5 occurrences – 42%) et le mois d’octobre (4 occurrences – 33%), soit 3 points bas sur 4 qui interviennent l’un de ces deux mois là.

Et si on considère que le point bas de septembre 2001 est un peu « à part » en raison des attentats du WTC, se situant de toute façon qu’à 10 jours du mois d’octobre (point bas survenu le 21 septembre) et pouvant donc presque être assimilés aux occurrences d’octobre, il nous reste seulement deux « intrus ».

Le premier est celui du mois de janvier 1991 : un cas finalement assez proche de celui de la bulle internet, avec un point bas qui avait fait suite à un précédent en septembre 1990 situé seulement 3% plus haut. Un investisseur qui aurait donc considéré que le point bas avait été réalisé en septembre-octobre 1990 n’aurait donc pas connu de grosses frayeurs.

Le second est celui du mois de juin 2006. Il s’agit d’un cas très limite, que nous avons hésité à prendre en compte, puisque l’écart entre le point haut du mai et le point bas de juin est de 16.7% ou -14.3% selon le sens considéré.

Je terminerai cette petite étude par une dernière constatation : il est quasiment possible de superposer ces deux calendriers sans que points hauts et points bas ne se chevauchent : il y a bien des périodes de l’année bien plus favorables pour la matérialisation de points hauts (printemps notamment, et dans une moindre mesure les 3 mois d’hiver), et d’autres pour les points bas (et notamment les mois de mars et d’octobre).

De là à en conclure que le point haut réalisé en janvier sera prochainement dépassé, et que le prochain point haut pourrait avoir lieu en mai prochain, il y a un pas… que je ne franchirai pas… Mais c’est un scénario à garder dans un coin de la tête quand même, ne serait-ce que par curiosité et pour compléter à l’avenir cette étude statistique. On notera quand même que ces résultats ne sont pas du tout transposables au SP par exemple. Cela fera peut être l’objet d’une prochaine étude.

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