Bien choisir son courtier en ligne – Les critères de différenciation

(dernière mise à jour le 04/04/12 -> suite à des retours d’expérience inquiétants sur le sérieux, le niveau de service proposé par Cortal-Consors et le fonctionnement même du passage d’ordres, ceci sur une durée trop longue pour que ce ne soit qu’exceptionnel, j’ai dégradé ce courtier dans mon comparatif)

Qui n’a pas recherché un comparateur pour choisir son courtier en ligne, au moment de faire son choix pour savoir chez quel broker ouvrir un compte ? Il en existe beaucoup sur internet, mais très peu sont à jour (du fait de tarifications très changeantes et d’évolutions constantes des outils et services proposés), très peu sont complets (compte tenu du nombre de courtiers, de tarifications trop cloisonnées, de nombreux frais additionnels ou cachés, remboursable sous conditions, etc…), et il reste donc bien difficile d’avoir une vision complète du secteur et d’effectuer son choix en toute connaissance de cause.

Nous ne sommes d’ailleurs pas plus capables de vous proposer ce fameux comparateur idéal pour toutes les raisons évoquées, un peu comme si les courtiers faisaient d’ailleurs en sorte qu’on ne puisse pas vraiment les comparer. Mais au travers de ce dossier, découpé en trois parties distinctes, nous allons tenter de vous présenter les choses dans la plus grande objectivité (tout en n’hésitant pas à nommer certains courtiers et donner des exemples, sans avoir la prétention d’être exhaustifs), et vous amener à vous poser les bonnes questions pour qu’au final, vous puissiez trouver chaussure à votre pied. L’expérience montre en effet que même si on n’est pas toujours satisfait de son courtier, il n’est pas si simple d’en changer, les procédures n’étant pas toujours faciles ni gratuites, et parce qu’il n’est pas évident de changer ses habitudes ou transférer un portefeuille investi.

 

Dans cette première partie, nous allons parcourir les principaux critères de différenciation, qui vont faire qu’un courtier ou un autre retiendra plus votre attention et vous correspondra mieux, en fonction de votre profil et de vos priorités.

Nous vous proposerons ensuite un questionnaire, présenté sous forme ludique mais néanmoins sérieux, pour vous aider à vous poser les bonnes questions, et mieux vous orienter vers une catégorie de courtiers plutôt qu’une autre.

Enfin, nous terminerons par un tour des pièges les plus classiques, qui font qu’un courtier peut sembler plus ou moins attrayant au premier abord, mais peut s’avérer très décevant par la suite. Ce sera l’occasion aussi de remettre en question un certain nombre d’idées reçues.

 

Les principaux critères de différenciation

 

1 – Les tarifs

C’est le critère numéro un de la plupart des investisseurs, et c’est bien compréhensible. Trouver le tarif le moins cher n’est cependant pas si simple, et ne veut pas toujours dire grand chose, puisqu’il faut mettre cela en rapport avec le service rendu. N’oubliez pas qu’une panne technique ou un retard dans le temps réel peut vous coûter bien plus cher que ce que vous aurez économisé en choisissant le plus bas prix.

Il s’agit par ailleurs de ne pas se limiter aux seuls courtages, et de considérer aussi bien les frais variables (les frais de courtage et les frais de SRD notamment), que les frais fixes, apparents ou cachés (droits de garde, abonnements divers, conditionnés ou pas, frais de virements ou clôture de compte, frais sur coupons, …).

Les frais de courtage

On trouve ici essentiellement deux approches différentes : les frais en pourcentage du montant de l’ordre (avec souvent toutefois un montant minimum), et les frais forfaitaires, souvent par paliers.

Si les frais au pourcentage sont plus pratiques car proportionnels à chaque ordre, il faut faire attention au minimum de frais qui peut rendre le taux réel bien plus élevé pour les petits ordres, et au montant des frais qui peut s’avérer au global très important pour les gros ordres.

Exemple : frais de 0.2%, minimum 10€. Pour un ordre de 0 à 5000€, vous paierez 10€ de frais de courtage (soit quand même 1% pour un ordre de 1000€). Au delà de 5000€, vous paierez 0.2% de frais de courtage, ce qui représente quand même 30€ par exemple pour un ordre de 15000€.

Les frais forfaitaires sont les plus répandus. Ils ont pour avantage une certaine clarté. Mais en contrepartie, ils vous obligent souvent à bien contrôler le montant de vos ordres pour en tirer réellement avantage. Ils peuvent ainsi vite s’avérer coûteux dès que le montant de vos ordres s’écarte de la limite haute du forfait.

Exemple : frais de 15€ jusqu’à 10000€, 25€ de 10000 à 20000€, 0.1% au delà. Pour un ordre de 2000 comme de 10000, vous paierez 15€ de frais, soit proportionnellement 5 fois plus pour un ordre de 2000€. Et pour un ordre de 10001€, vous paierez 25€.

En dehors de ce choix entre frais au pourcentage et frais forfaitaires, il est important d’une part de surveiller les conditions liées à ces tarifs lorsqu’il y en a (attention au nombre d’ordres minimum, qui peut s’avérer contraignant et coûteux), mais pensez surtout à l’aspect flexibilité, d’autant que la plupart des tarifs sont désormais très cloisonnés. De plus en plus de tarifs sont très compétitifs pour une tranche d’ordres donnée, mais le sont beaucoup moins pour des ordres plus petits ou plus importants. Or selon les titres sur lesquels vous allez investir ou selon que vous pourrez être exécuté partiellement ou à plusieurs prix, vos ordres ne seront pas toujours du même montant. Vous allez également sans doute évoluer avec le temps, car vous prenez de l’expérience, car votre portefeuille est plus ou moins important. La taille de vos ordres va donc évoluer dans le temps, et un tarif trop cloisonné peut donc s’avérer vite plus coûteux qu’il n’y paraît.

Un dernier aspect non négligeable pour ceux qui souhaitent s’orienter vers le trading intraday, même si c’est occasionnel, est le retour intraday gratuit : certains courtiers proposent en effet la gratuité des frais de courtage pour l’ordre de clôture de votre position lorsque celle-ci intervient le même jour que votre entrée en position. Lorqu’on investi en intraday, les frais de courtages sont en effet un élément très important, car ils peuvent représenter une part non négligeable de vos bénéfices bruts. Le retour gratuit revient à diviser vos coûts par deux, ce qui représente une économie loin d’être négligeable.

Attention par contre si vous souhaitez réaliser des opérations d’achat-vente intraday avec un nombre de titres différent entre l’achat et la vente (par exemple pour convertir vos plus values en titres : achat de 100 titres, plus value de 2%, vous revendez 98 titres pour récupérer votre mise initiale et conservez les 2 titres qui constituent votre plus value, vous permettant de constituer petit à petit un portefeuille « qui ne vous aura rien coûté » en terme de capital de départ). Dans ce cas là, il faut distinguer les courtiers qui vous proposeront un retour gratuit dès que l’achat et la vente concernent le même titre, peu importe les quantités, et ceux qui demanderont que le nombre de titre soit le même à l’achat et à la vente.

Les frais de SRD

Ce sont les frais associés à toute opération réalisée au règlement différé. Ces frais s’appliquent au jour le jour, sur la base d’un pourcentage de la somme investie. Ils peuvent être fixes ou liés aux taux court terme du marché (taux Euribor), et représentent en général environ 1% par mois.

Attention également aux frais de report, qui sont dus lorsque vous reportez votre position SRD d’un mois sur l’autre. Ces frais sont en pourcentage du montant de la position, avec souvent un minimum applicable.

Les principaux frais fixes

S’il est difficile de lister de façon exhaustive tous les frais fixes pouvant être appliqués à un compte titre (ou un PEA), voici les principaux que vous pouvez rencontrer :

– Les droits de garde : ils peuvent être forfaitaires, proportionnels à la taille de votre portefeuille ou au nombre de lignes de votre portefeuille (nombre de titres différents). Ils représentent à l’origine les frais associés à la « garde », c’est à dire la détention de vos titres en portefeuille (gérée par le dépositaire). Mais ces frais englobent souvent aussi des frais de tenue de compte et tous autres frais associés au fonctionnement de votre compte.

Ces frais ont peu à peu disparus au cours des dernières années, les différents brokers en faisant un argument commercial pour attirer de nouveaux clients. Mais il ne faut pas se leurrer, ces frais ont en général été récupérés d’une autre façon…

– Les frais d’abonnement aux outils : il s’agit de frais au forfait, facturés en général au mois, en échange de l’accès à des outils comme une plateforme de passation d’ordres, un logiciel d’analyse graphique ou un logiciel de création de scénarios de trading ou passation d’ordres dits « intelligents ».

Selon les courtiers, ces frais pourront être remboursés en fonction du nombre de d’ordres passés, voir même totalement gratuits. A noter que certains courtiers ont aussi des accords avec des logiciels et platerformes externes, et peuvent prendre en charge tout ou partie des frais d’abonnement à ces systèmes.

– Les frais de flux temps réel
: comme leur nom l’indiquent, il s’agit de frais pour avoir accès aux marchés en temps réel.

Beaucoup de courtiers le proposent à titre gratuit, ou compris dans les droits de garde ou autres frais d’abonnement. D’autres proposent de vous le rembourser en fonction du nombre d’ordres passés.

Les autres frais

Difficile de faire ici une liste exhaustive, l’imagination des courtiers étant sans limite pour récupérer d’un côté ce qu’ils offrent de l’autre (cf. par exemple la troisième partie de ce dossier sur les pièges à éviter). On peut toutefois noter pêle-mêle :
– les frais de clôture de compte,
– les frais de virement,
– les frais sur coupons (dividendes),
– les frais d’envoi de recommandé,
– les frais de dépassement de couverture,
– les frais de transfert de compte,
etc…

 

2 – Les outils

Par outils, nous entendons essentiellement les moyens techniques qui vous sont offerts pour passer vos ordres (plateforme de trading, logiciels de scénarios de trading et ordres intelligents), et pour suivre et analyser le marché (informations et analyses boursières, logiciels d’analyse technique, etc…).

Ces outils sont un critère de différenciation important entre les différents intermédiaires, et vont être un élément important dans le calcul du rapport qualité prix pour vous amener à votre décision finale. Plus que jamais, il va toutefois ici que vous sachiez ce dont vous avez besoin, quel est votre style d’investisseur, si vous passerez vos ordres pendant la séance ou en dehors, etc… (voir le questionnaire de la partie II pour vous y aider).

Les outils de trading

Il s’agit des moyens qui vous sont offerts pour passer vos ordres en bourse. Il peut s’agir d’une simple interface web comme d’une plateforme de trading semi-professionnelle, avec graphiques et temps réel, et toutes sortes de fonctionnalités et astuces vous permettant d’être le plus efficace et rapide possible. On trouve également ici des logiciels qui vous permettent de passer ce qu’on appelle des ordres intelligents et des scénarios de trading. Ces logiciels peuvent être à part ou intégrés à la plateforme de trading. Nous avons à ce propos développé un outil exclusif et spécifique pour pouvoir faire de l’intraday sans être devant son ordinateur. Cet outil est disponible gratuitement sur simple demande pour les clients qui ouvrent un compte via notre partenaire Dubus.

Pour en revenir aux outils de passation d’ordre, vous avez en général deux alternatives principales : l’interface standard web, qui est souvent la seule interface possible proposée par les banques, et la plateforme de trading spécifique, proposée par les courtiers en ligne.

L’interface web

L’interface standard web permet de passer un ordre en bourse et de surveiller un peu le marché, mais en général guère plus. Il s’agit d’une interface adaptée aux investisseurs qui passent peu d’ordres et cherchent juste un outil simple pour acheter ou vendre. Mais cette interface n’est pas à négliger pour les autres investisseurs, car elle peut vous permettre de passer vos ordres en situation exceptionnelle, en vacances, chez un ami, dans un cyber café, ou via votre téléphone portable s’il dispose d’un accès internet, sans avoir besoin de télécharger une plateforme spécifique.

La plateforme de trading

Il s’agit en général d’un logiciel téléchargeable sur votre ordinateur, et qui vous permet d’avoir une vraie salle de marché à domicile. Mais toutes les plateformes ne se valent pas et ne jouent pas sur les mêmes arguments. Certaines vous conviendront plus ou moins en fonction de vos priorités et de votre profil de tradeur. Les points les plus importants à regarder sont :

La qualité du temps réel… Eh oui, derrière l’appellation temps réel, il y a parfois des écarts importants, avec des décalages qui peuvent aller jusqu’à quelques minutes lorsque le marché s’anime et que certains serveurs sont surchargés. Autant dire que cela peut être rédhibitoire si vous êtes un trader actif. Attention à certaines plateformes qui vous imposent de rafraichir vous mêmes les cours, ou d’autres qui vous proposent le temps réel payant.

La fiabilité de la plateforme : certaines plateformes sont plus ou moins fiables, et plantent plus ou moins souvent, quand elles ne vous obligent pas à redémarrer votre ordinateur. Autant dire là aussi que cela peut être au final très coûteux pour un investisseur qui se verrait dans l’impossibilité de passer ses ordres par ce que son ordinateur est planté, ou que le système de passation du broker lui même est hors service. Cela peut être assez fréquent chez certains.

La rapidité de la plateforme : le temps réel est une chose, la passation des ordres en est une autre. Quoi de plus désagréable pour un trader actif d’avoir une validation de son ordre qui dure plusieurs secondes et lui coûte sur le prix d’exécution quand ça ne lui fait pas rater l’opération (cf. partie III sur les pièges et coûts cachés)

La convivialité et l’ergonomie : certaines plateformes sont plus attirantes et plus jolies que d’autres, vous proposent des graphiques plus ou moins élaborés, juste intraday ou historiques, mais il est important surtout de voir à l’usage celles qui vous conviennent le mieux et sont le plus adaptées à votre profil. C’est un aspect important si vous passez beaucoup de temps dessus, ou par exemple si vous n’êtes pas un as de l’informatique. Certaines plateformes sont plus ou moins paramétrables, et cela peut également être un critère important.

Les fonctionnalités et astuces : il s’agit ici de toutes sortes d’options et possibilités offertes par la plateforme pour vous faciliter la vie, et vous rendre plus réactif par exemple, ou encore vous éviter des erreurs. Cela peut être la possibilité d’utiliser des raccourcis clavier, d’avoir des alertes sonores, la possibilité de passer vos ordres plus rapidement en un clic, d’avoir le nombre de titres calculés automatiquement en fonction d’un montant prédéfini habituel (pratique pour les tarifications au forfait), ou encore la possibilité de passer vos ordres par simple clic sur le graphique ou le carnet d’ordres.

Mais on y trouve aussi des fonctionnalités que tout courtier digne de ce nom devrait proposer, comme le calcul du cours de préouverture ou de clôture lors du fixing (qui n’est plus visible automatiquement depuis les nouveaux carnets d’ordres Euronext…), l’affichage des heures de reprise de cotation lors d’une suspension, ou encore la prise en compte du versement des dividendes ou d’éventuels droits de souscription dans le calcul de clôture de la veille. Ces fonctionnalités ne sont malheureusement pas si fréquentes…

Les ordres intelligents et logiciels de scénarios

Les ordres intelligents (ou ordres liés) sont des ordres un peu plus évolués et complexes que les ordres standards proposés par Euronext, pour vous permettre d’optimiser et simplifier votre gestion, tandis que les scénarios de trading sont des programmations logiques d’enchaînement d’actions conditionnées, pour une meilleure flexibilité et exploitation de vos possibilités d’investissement.

L’ordre intelligent le plus connu et un des plus simples est le stop suiveur, qui vous permet d’avoir une protection de votre position qui évolue avec le marché : si vous êtes à l’achat, votre protection va remonter au fur et à mesure que le marché remonte, mais ne bougera plus dès que le marché redescend.

Quant aux scénarios de trading, il vous permettent par exemple de positionner en même temps sur le marché un ordre de vente de prise de bénéfices et un ordre de vente de protection, le premier exécuté annulant l’autre. Il s’agit d’un exemple très simple, mais on peut imaginer avec certains outils paramétrables tous les enchaînements logiques d’actions possibles, en envoyant un ordre sur le marché en cas de franchissement d’un seuil particulier par le CAC, ordre qui va lui même activer d’autres actions et ainsi de suite.

Certains courtiers ne proposent pas d’ordres intelligents (appelés aussi ordres liés) ou la possibilité de construire des scénarios de trading, d’autres vous proposent seulement certains types d’ordres. Renseignez-vous bien avant de faire votre choix si c’est un critère important pour vous.

Les outils d’analyse et d’information

Il s’agit là d’une classe d’outil un peu à part, que certains courtiers proposent soient sur leur site internet, soit intégré à leur plateforme de trading,… soit pas du tout. Et cela n’est pas forcément un inconvénient important, en tout cas de moins en moins. En effet, l’information boursière est en générale la même un peu partout, et beaucoup de sites internet la diffusent gratuitement (boursorama, zonebourse, les échos, la tribune, etc…). Il en est de même des analyses de marché ou conseils en tout genre. Quant aux outils d’analyse graphique, quelques sites internet ou logiciels vous le proposent gratuitement (comme Prorealtime, gratuit en données fin de journée), tandis que d’autres sont payants, mais ont l’avantage de vous offrir aussi des fonctionnalités bien plus larges que la plateforme de votre courtier. Certains courtiers vous proposent également une plateforme gratuite relativement simple, avec des version plus évoluées mais payantes, ou vous remboursent même vos abonnements à des logiciels experts.

Les trois aspects qui pourraient être intéressants au niveau de l’information que pourrait vous proposer un courtier, car on ne les trouve pas ou peu de façon gratuite et rapide sur internet, sont :
– les recommandations d’analystes en temps réels, qui entraînent des mouvements souvent marqués sur les titres concernés,
– les statistiques économiques en temps réel (via flux bloomberg ou reuteurs, souvent hors de prix pour un particulier),
– et une base de donnée fiable et à jour sur les données fondamentales des sociétés.

 

3 – Le service client

Le service client est un autre critère qui peut s’avérer important, même si en général, moins on y a affaire, mieux on se porte puisque c’est a priori le signe que tout se passe bien. On n’est toutefois jamais à l’abri d’une coupure de connexion internet ou d’un virus sur votre ordinateur, d’une opération sur titre que vous ne comprenez pas, ou d’une information ou d’un conseil fiscal dont vous auriez besoin. Il est alors important de regarder les critères suivants :

– La disponibilité : rien de plus pénible et stressant qu’une hotline surchargée qui ne répond jamais quand vous en avez besoin, surtout lorsque c’est urgent.

– La compétence : rien de plus énervant également que d’avoir un interlocuteur qui ne maîtrise pas son sujet et ne sait répondre à vos questions, ou plus grâve, vous répond à côté…

– Le service : dans service client, il y a service, et c’est ce qu’oublient certains. Lorsque vous avez une coupure internet et que vous avez besoin de passer votre ordre par internet, il est appréciable que le courtier vous le passe au tarif internet et non pas avec une surtaxe téléphone. Lorsqu’il y a un problème accidentel venant de votre courtier, il est aussi appréciable que ce dernier assume, et s’arrange pour vous dédommager des pertes éventuelles. Lorsque vous prenez un courtier bon marché, c’est souvent un des premiers postes sur lesquels ils font des économies.

– Le coût : attention aux numéros de téléphone surtaxés pour joindre la hotline… Et préférez un numéro standard qui entre dans les forfaits téléphoniques. C’est de plus en plus rare malheureusement.

 

4 – Les petits plus

Il s’agit de services exclusifs ou caractéristiques particulières, qui ne sont pas forcément liées directement à votre investissement en bourse, mais qui peuvent être non négligeables en termes de relation avec votre courtier, d’utilisation et rentabilité de votre compte, ou tout simplement d’un point de vue pratique.

Il peut s’agir par exemple d’évènements organisés par le courtier et réservés aux clients, comme des conférences ou des formations, il peut s’agir d’espaces de trading dans lesquels les clients vont pouvoir se rencontrer et trouver des interlocuteurs disponibles, il peut s’agir de liquidités rémunérées sur votre compte titre, etc…

L’éventail des supports d’investissement proposés, la possibilité d’investir à moindre coût sur des bourses étrangères, de trader les futures, les CFD ou le Forex sont aussi des éléments qui peuvent être importants.

Enfin, la possibilité d’accéder à de la gestion sous mandat, des assurances vies et d’autres formes de placements, sans être obligé de passer par autant d’intermédiaires différents peut aussi être un élément appréciable.

 

5 – La solidité financière

Il s’agit d’un critère auquel peu d’entre vous auraient pensé il y a quelques années. Mais la crise de 2008 est passée par là, et de plus en plus de clients s’inquiètent de la solidité financière de leur banque ou de leur courtier. Et que se passerait-il si mon intermédiaire faisait faillite ?

Avant d’aborder la notion de risque de défaillance, il est important de distinguer deux choses : le cash, c’est à dire les liquidités non investies, et les titres, c’est à dire les actions ou autre produits financiers que vous pourriez avoir en portefeuille.

Concernant le cash, il peut y avoir un risque en cas de défaillance de votre banque ou de votre courtier. Mais ce qu’il est important de savoir, c’est où sont entreposées ces liquidités. Car tous les courtiers n’ont pas le statut de banque, et tous n’ont donc pas forcément le droit de détenir votre cash. Certains devront donc passer par un ou plusieurs autres établissements financiers (diversifiant ainsi le risque), voire disposer d’un compte en Banque de France. Ne pas avoir le statut de banque est donc même devenu une force depuis l’éclatement de la crise…

Concernant vos titres, il faut distinguer les valeurs mobilières classiques (actions, obligations), qui sont détenues et enregistrées à votre nom chez le dépositaire central (Euroclear France) ou chez un dépositaire local, adhérent auprès d’Euroclear France, et les investissements en CFD, en fonds, ou en produits dérivés. Dans le premier cas, vous ne courrez aucun risque, puisque même en cas de défaillance de votre intermédiaire, vous restez propriétaire de vos titres. Dans le second cas par contre, vous n’êtes pas dépendant de la santé financière de votre courtier, mais bien de l’émetteur de votre CFD ou de votre produit dérivé, ou du gérant de votre fond.

Sachez également en France qu’il existe une garantie de défaillance par compte de 100.000€ pour le cash et 100.000€ pour les titres. De quoi voir venir, même si on peut toujours se poser la question du remboursement de ces sommes si plusieurs établissements financiers venaient à faire faillite en même temps.

Attention par contre en cas d’ouverture d’un compte chez un courtier étranger, de bien vous renseigner sur les garanties prévues en cas de défaillance. Pensez aussi qu’il peut être bien plus délicat de poser des recours si vous devez le faire dans le pays d’origine de votre broker, où les lois ne sont peut être pas non plus aussi protectrices qu’en France, et où vous ne maîtrisez peut être pas la langue

Nous terminerons par un petit mot sur le risque de défaillance, qui reste quoiqu’il en soit très faible en France (pas de paranoïa mal placée, même s’il ne peut être considéré comme nul). Pour l’évaluer, vous devez considérer les activités d’ensemble de votre intermédiaire. Une banque qui a ses propres salles de marchés et traders (souvenez-vous de Kerviel ou de la Barings il y a quelques années), et est particulièrement exposée aux marchés financiers présente bien sûr plus de risque qu’un simple courtier, dont l’activité se limite à de l’inter-médiation et du service. N’hésitez pas non plus à regarder quels sont les actionnaires de votre courtier…

D’ailleurs, dans ce domaine, et pour terminer sur ce sujet et cette première partie, regardez si votre courtier ou ses actionnaires majoritaires sont ou non côtés en bourse. En effet, si la bourse est une des activités principales de votre courtier, ce n’est peut être pas la meilleure des choses qu’il soit côté ou détenu par un actionnaire majoritaire coté… Vous le savez sans doute très bien en tant qu’investisseur, les actionnaires en veulent toujours plus et veulent toujours plus de bénéfices. Un comportement qui pourrait se retourner contre vous, avec une qualité de service délaissée au profit de la rentabilité et d’une croissance à outrance pas toujours souhaitable.

Voilà pour un premier tour d’horizon que nous espérons complet, sachant que le plus dur reste à faire. C’est en effet bien beau d’avoir identifié les critères qui sont importants pour vous, mais le plus difficile est souvent de se faire une idée précise de tous ces paramètres. Si les tarifs sont en général affichés, comment savoir si la plateforme vous convient, si elle est suffisamment rapide et fiable, ou si le service client est compétent et disponible?

Le plus simple reste bien sûr de tester, en appelant le service client par exemple, ou en testant la plateforme lorsque c’est possible, mais n’hésitez pas non plus à faire le tour des forums sur internet, même si les clients qui se manifestent sont en général les mécontents, et si les avis publiés ne sont pas toujours objectifs. N’hésitez pas d’ailleurs à nous faire vos retours d’expérience sur votre courtier, en nous envoyant un email détaillé via le formulaire de contact ou en répondant à cet article.

Nous vous invitons également à consulter les partie II et partie III de ce dossier pour vous aider encore plus dans votre sélection.

Enfin, nous avons sélectionné en tant que partenaires plusieurs courtiers à la fois complémentaires et qui nous semblent être parmi les meilleures alternatives du marché (vous trouverez plus d’informations sur ces courtiers en cliquant ici). Encore faut-il bien sûr qu’ils correspondent à votre profil. N’hésitez pas bien sûr à nous consulter pour nous demander conseil, nous vous orienterons avant tout dans votre intérêt, même vers un courtier non partenaire s’il nous semble plus adapté à votre cas. C’est dans cette optique que nous vous proposons de remplir notre formulaire de recherche de courtiers.

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